Nous sommes tous conscients de l’impact, de l’influence que la passion, dans tel ou tel domaine, qu'un parent, un enseignant, un ami a fait passer en nous.
Toutes ces passions, ces
intensités de vie mises bout à bout, créent à
mes yeux ‘’le tissu de l’humanité’’.
Et c’est ce dans quoi on circule dans ces dernières expositions
: trois vidéos accusent le principe du temps.
Temps mécanique (des horloges, des métronomes,
des gouttes d’eau qui tombent), temps coup de
cœur (une personne vue toujours de dos marche le long du littoral
atlantique et s’arrête, au grès de son parcours rythmé
par les vagues de l’océan, sur des empreintes, vol d’oiseaux,
méduses ou bois flottés échoués sur la grève
etc.) C’est une vidéo silencieuse. La troisième vidéo
présente des gros plans de visages de garçons et de filles du
monde entier qui récitent, yeux fermés, dans leur langue maternelle
‘1234567’ et qui regardent ensuite le spectateur, yeux grand ouverts,
fixement et en silence. C’est la matérialisation du temps
intérieur.
Jean-Louis Vieillard-Baron, philosophe agrégé de l’université
de Poitiers, spécialiste de la durée chez Bergson, s’est
passionné lui aussi pour ces réalisations- tissus
de l’humanité - car il les a mises en rapport avec ‘’INCANTARE’’
installation-parcours qui matérialisait cette intensité de vécu
pour une personne que j’avais créée
et exposée en 1990-91. C’est ce qu’il écrit dans
l’envoi du livre ‘ Cataláa, libre
parcours’ paru en octobre 2007 aux éditions Thalia. ‘Incantare’
et les installations tissus et vidéos n’ont jamais étés
présentés ensemble, faute de place.
C’est pour tout ce travail sur le temps que le prix
de sculpture ‘’Bourse d’études de l’année’’
a été attribué à Cataláa en novembre 2005
par l’Académie des Beaux-Arts, Institut de France, à Paris.